Pablo Garcia

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Paysages d'événements



2012-2017
feutre gouache et acrylique sur papier
dimensions variables



Vue de l’exposition Dix huit, un monde nouveau (1918/2018), Lithos, Saint Restitut (26)

La question du paysage traverse mon travail depuis le début. Le paysage est le seul témoin, total et muet à la fois, des événements historiques. Je me suis donc penché sur la conservation de ces lieux modifiés durablement par la guerre. Je ne pouvais pas éviter le plus symptomatique de tous : Verdun. J’ai également arpenté les plages du débarquement en Normandie et spécifiquement la pointe du Hoc.
Mon envie de rester dans un code graphique du paysage et de ses relevés topographiques m’a orienté vers le camouflage pour la diversité de ses motifs et pour son utilité principale, se fondre dans le paysage.



La première étape est de me rendre sur les sites pour me saisir de l’environnement et en faire des relevés photographiques. Ensuite, à la manière du camouflage, je modifie l’échelle de mes représentations pour tromper le regardeur sur ce qu’il voit mais aussi pour faire ressortir la complexité du terrain. A première vue, mes dessins montrent des paysages de grande échelle mais ce ne sont que des recadrages de trous d’obus, de bunkers détruits, de tranchées... . Pour cette série, le dessin me permet de rajouter une ambiguïté, une abstraction et surtout une unification des lieux, je tends vers une sorte de « paysage universel de la guerre ».


Le titre fait écho à l’essai de Paul Virilio Un paysage d’événements dont certains passages traitent de ce rapport au temps qui m’ont amené à ce constat : quelque soit la durée du conflit, trois mois ou trois ans, les paysages sont presque similaires.